Un état qui nous est familier
Dans les faits, nous connaissons tous les jours de plus ou moins brèves « déconnexions » au monde extérieur ; on parle communément de « moments d’absence », on dit aussi être « absorbé » par quelque chose. Ce phénomène correspond à ce que Milton Erickson a défini de transes de la vie quotidienne.
Les méthodes d’hypnose permettent de développer et d’amplifier ce phénomène naturel, en concentrant l’attention consciente tout en stimulant des processus inconscients. Dans une approche thérapeutique et de développement personnel, cette stimulation permet de mobiliser le potentiel inconscient d’un individu afin qu’il soit accessible en tout temps.
Un spectre d’états
Il existe de nombreuses définitions de la transe hypnotique. À mon avis, le mieux est d’en faire l’expérience pour s’en faire sa propre définition. Cependant, pour celles et ceux qui découvrent la thématique, je vous offre ici quelques explications.
De manière générale, les états de transe hypnotique se caractérisent par une relaxation neuromusculaire et une activité subconsciente amplifiée. Ce n’est pas formellement un état de sommeil, c’est pourquoi on entend souvent parler d’un « état de conscience modifiée » qui n’est ni dormir ni être inconscient, mais plutôt être dans un état intermédiaire entre veille et sommeil. On peut alors avoir des mouvements involontaires, des images, des sons et des sensations, comme lorsqu’on rêve.
À titre d’information, le terme transe a pour racine latine trans : intermédiaire, entre-deux ; comme dans les mots transport et transformation.
On parle d’hypnose associée ou dissociée, de transe légère, moyenne ou profonde. En pratique, il existe une grande variété d’états hypnotiques et la transe n’est pas toujours stable et constante au cours du temps, mais plutôt fluctuante, oscillante et tendant vers une stabilité. Au sein d’une même séance, différentes profondeurs de l’état hypnotique sont atteintes, et avec de l’exercice, on parvient plus rapidement à atteindre des états hypnotiques plus profonds et plus stables dans la durée.
Vous avez le contrôle
Contrairement à une idée assez répandue, en état d’hypnose il n’y a pas de perte de contrôle, et encore moins de prise de contrôle par l’hypnotiseur ; ce-dernier fait des suggestions et votre esprit subconscient les accepte, ou pas.
Quelquefois, on reste partiellement conscient sous hypnose et on se souvient des évènements, intégralement ou en partie. Nombreux sont celles et ceux qui admettent avoir « laissé faire » bien que s’ils l’avaient vraiment voulu ils auraient pu arrêter l’expérience. Une bonne analogie est celle du rêve lucide : on se laisse porter par le rêve tout en ayant un potentiel d’action pour influer sur son déroulement et son dénouement.
Dans une visée thérapeutique ou de développement personnel, la pratique de l’hypnose offre en vérité un plus grand contrôle de soi. On a, par exemple, le pouvoir d’agir sur des émotions ou des comportements que l’on ne parvient pas à contrôler à l’état de veille ordinaire. La profonde détente mentale qu’offre l’hypnose nous place dans un état de réceptivité vis-à-vis de nos propres ressources inconscientes.